Nous sommes heureux d’accueillir pour la seconde année consécutive OLENA MAXIMOV, curatrice de l’exposition, qui mettra en exergue le travail de DELNARA EL. 

CONTRE L’INTERPRÉTATION  

« Contre l’interprétation » est le titre de l’essai connu de Susan Sontag, qui commence par une citation d’Oscar Wilde : « Seul un homme superficiel ne juge pas par les apparences. La vérité est dans le visible, et non dans l’invisible ». Le rythme de vie moderne nous a depuis longtemps appris à lire les titres et à former des opinions sur la base d’associations établies. Mais cela ne peut-il pas nous induire en erreur et limiter quelque peu notre champ de vision ? Par exemple, Simon Morley, auteur du livre « Les sept clés de l’art contemporain », nous invite à nous familiariser plus profondément avec les œuvres, en nous basant sur le contexte historique, la biographie de l’artiste, et à appliquer des approches sceptiques et empiriques. Dans l’art contemporain, il n’existe pas de méthode « correcte » unique pour percevoir une œuvre. Les opinions autorisées sur ce sujet divergent. À travers l’exemple de l’exposition personnelle de Delnara, je vous propose d’interagir vous-mêmes avec les œuvres de l’artiste et de trouver celle qui pourra être enrichissante. Les œuvres de l’artiste sont des contrastes tant sur le plan visuel que sur le plan du contenu, tout comme Delnara elle-même incarne des oppositions. Comment la percevrez-vous ? De quoi ses œuvres vont-elles discuter avec vous ? Et quelle approche de la compréhension de l’art vous conviendra le mieux ?

O. Maximov

A propos de Delnara El.

Delnara El est née en 1989 à Kyiv, en Ukraine. Elle vit en Turquie depuis quatre ans. Elle est diplômée en architecture ( meilleure étudiante de sa faculté ). Elle trouve rapidement un emploi dans sa spécialité. Cependant, un fort désir de découvrir le monde et d’ « écrire » des livres où elle pourrait fixer -dit-elle- « tout » : La culture, les gens, les spécialités locales des payes exotiques en dessins. Ce désire l’amène d’abord à un programme de dessin académique à l’Académie de l’Art Contemporain Salvador Dali. Là, elle réalise bientôt que reproduire des tonnes d’ombres et de formes géométriques est extrêmement éloigné de la manière adéquate de transmettre les sensations vécues dans les pays exotiques. Pour cela, elle prend un carnet de croquis et commence à apprendre sur place, guidée par ses propres sentiments. Le voyage a été long ( Commençant en 2010 ), mais incroyablement intéressant et enrichissant pour sa vision artistique. L’artiste s’est immergée dans la découverte des matières locales, créant elle-même des pigments de couleur, ce qui rend ses aquarelles si vives.

Parallèlement, Delnara a lancé le projet « Artbook Mania » pour les amateurs d’art et les artistes, où elle les emmène dans les coins les plus pittoresques du monde ( 50 livres et 30 pays publiés à ce jour ). Ainsi, sa passion est devenue un métier. Comprenant qu’elle ne peut pas travailler autrement, elle se concentre sur la recherche de nouvelles idées et de nouvelles pratiques artistiques. Aujourd’hui, Delnara explore la polysémie du concept de « migration » ( Le thème de la biennale de cette année ). En s’appuyant sur son expérience de vie nomade, elle réfléchit à de nouvelles facettes de la société multiculturelle et multiethnique. Elle applique une vision du monde dynamique, considérant la migration comme un outil pour reconsidérer sa « carte mentale » afin de voir clairement et de se débarrasser de la « perception automatique ». Cette façon de travailler laisse la place aux miracles de la vie elle-même.

Horaire: 

Du 3 au 7 décembre, 17h à 21 ou sur rdv.

Samedi 7 décembre, 11h à 17h. 

Calendrier:

Mardi 3: RDV Presse. 15h-20h

Jeudi 5: Vernissage. 17h-21h

Samedi 7: Visites et ateliers pour enfants ( réalisation de décoration de sapin de Noel avec l’artiste ). 

GFT: Rue de la Madeleine 10.1204 Genève. Premier étage. 

Fahid Taghavi, Tanya Molskaya et Dirk Appermont.